En juin 2024 ont été publiés les résultats d’une étude de cohorte française, COVACPREG (COvid-19 VACcines and PREGnancy), visant à décrire la population de femmes enceinte vaccinées contre la COVID-19, les issues des grossesses et l’état de santé des nouveau-nés [1].
Les 938 patientes ont été incluses entre novembre 2021 et décembre 2022. Le recueil des données a été réalisé à l’aide d’un questionnaire en ligne, rempli par les patientes elles-mêmes. Les vaccinations ont été réalisées pour 22,4 % des cas pendant le premier trimestre, pour 64,2 % pendant le second trimestre et pour 33,4 % pendant le 3ème trimestre. Seulement 14,1% des femmes ont eu des effets indésirables dont près de 95% étaient considérés comme non graves. Parmi les effets indésirables, 9 cas de contractions utérines dont 4 graves (nécessitant un traitement et/ou une hospitalisation) ont été rapportés avec une évolution favorable dans tous les cas. Les taux de complications observés, à type d’hypertension, diabète, retard de croissance intra-utérin, dans cette cohorte étaient comparables à ceux observés dans la population générale Française. La prévalence des malformations majeures était de 3,9 % dans cette cohorte, ce qui est également comparable aux données en population générale.
Enfin, il n’a pas été observé de signal de sécurité particulier parmi les effets indésirables rapportés par les patientes après la vaccination.
D’autres études pharmaco épidémiologiques ont été récemment publiées et sont également rassurantes [2, 3, 4]. Ces études font l’objet d’un article dans le bulletin d’information de pharmacovigilance VigipharmAmiens d’août – septembre 2024 dernièrement mis en ligne.
Ces nouveaux éléments pharmacoépidémiologiques sont importants et doivent permettre aux professionnels de santé de rassurer les patientes enceintes devant bénéficier d’une vaccination contre la COVID-19. En effet, il faut rappeler que ces patientes, et plus particulièrement celles présentant des comorbidités telles que l’obésité, l’hypertension artérielle ou le diabète, sont plus particulièrement à risque de développer une forme grave de COVID-19. Par ailleurs, l’infection par le SARS-CoV2 en elle-même est associée à une augmentation du risque de prématurité et de mort fœtale in utero.
[1] COVACPREG, a French prospective cohort study of women vaccinated against COVID-19 during pregnancy.
Lacroix I, Caillet A, Delteil L, Ameur H, Padelli N, Hurault-Delarue C, Cottin J. Therapie. 2024 Jun 21:S0040-5957(24)00071-4. doi: 10.1016/j.therap.2024.06.003. Online ahead of print.
[2] Ciapponi A. et al. Safety and effectiveness of Covid-19 vaccines during pregnancy: a living systematic review and meta-analysis. Drug safety 2024 on-line 15 juillet 2024.
[3] Magnus MC et al. Covid-19 infection and vaccination during first trimester and risk of congenital abnormalities: Nordic registry based study. Br Med J 2024 on-line 17 juillet.
[4] Kharbanda EO et al. Covid-19 vaccination in the first trimester and major structural birth defects among live births. JAMA Ped 2024 on-line 1er juillet.